Gratuité sur internet
A l’heure d’internet, on finit par croire que tout est gratuit. Mais comme le dit si bien le proverbe « si c’est gratuit c’est vous le produit ». A l’heure des datas, vos coordonnées et les informations vous concernant sont revendues à votre insu. De nombreux pistages plus ou moins avouables suivent vos moindres faits et gestes : cartes de fidélité, cartes à puce, cartes bancaire, moteurs de recherche, abonnements divers,… Tout est bon pour analyser vos habitudes, votre environnement et cibler vos besoins. La gratuité sur internet a donc des contreparties statistiques et marketing.
Bénévolat
Nous vivons une crise de bénévolat sans précédent. Le sens collectif et moral volent en éclat avec les réseaux sociaux, les affaires et les scandales financiers… Offrir du temps, de l’énergie, de l’argent nécessite une forte motivation et parfois un engagement coûteux. La contrepartie me direz-vous ? Elle est une reconnaissance sociale qui peut désormais être valorisée. Désormais, votre bénévolat peut être sanctionné par un diplôme grâce à la Validation d’Acquis de l’Expérience (VAE) ou valorisé en heure de formation grâce à ce fameux Compte d’Engagement Citoyen (CPA). Le bénévolat a donc des contreparties sociales ou économiques.
Aide d’un collègue ou d’un ami
Il vous est probablement déjà arrivé de faire à la place d’une collègue, d’un ami et d’avoir eu l’impression de vous être fait avoir. Cette aide s’est alors transformée en assistanat et votre satisfaction s’en trouve amoindrie. Au contraire, vous avez la satisfaction du devoir accompli et d’avoir été le sauveur de la situation. Mais vous constatez à la longue que vous n’avez aidé que temporairement et que la personne n’est pas autonome dans la tâche. Du coup, le sauveur devient la victime et la personne aidée le bourreau. Vous me suivez ?
Vous êtes tombé dans le piège du triangle « bourreau, victime, sauveur » si bien décrit dans l’analyse transactionnelle.
« Pourquoi faire soi-même maintenant ce qui peut être fait par un autre plus tard » est l’adage de certains assistés, fainéants ou procrastinateurs.
Dans ce cas, l’assistance est coûteuse en terme d’engagement.
Un cadeau empoisonné
A une certaine époque et dans certaines tribus, offrir un cadeau était un acte lourd de conséquence. En effet, l’échange de cadeaux engendrait une escalade infernale pouvant mener au suicide. En effet, chaque fois qu’un cadeau était offert, le redevable se sentait contraint d’offrir un cadeau toujours plus important. De nos jours, il est rare que nous recevions un cadeau sans nous sentir redevable d’une manière ou d’une autre. Que dire des offrandes faites aux dieux au prix de sacrifices humains, animaux ou matériels. Le cadeau a donc une contrepartie émotionnelle, affective ou sociale voire économique.
Comment éviter la déception, le désarroi ou la colère ?
1. Votre apport doit être cadré dans son contenu et dans le temps
Votre contribution doit avoir une durée limitée dans le temps. Il sera important d’évaluer les progrès que cette contribution apporte, de recadrer si nécessaire (contenu, stratégie) et de fixer de nouvelles échéances.
2. La demande d’aide doit être clairement exprimée
Évitez les offres spontanées émanant d’une demande peu explicite ou manipulatoire. Faites en sorte que la demande émane du demandeur de manière claire et non équivoque. Profitez-en pour poser vos conditions ou votre postulat de départ. Ne vous lancez pas dans la satisfaction de votre égo.
3. L’aide doit avoir une contrepartie
Si minime soit-elle une aide avec une contrepartie sera moins coûteuse émotionnellement. Ménagez la dignité de « l’aidé(e) » et ne le rendez pas redevable. Si vous transportez quelqu’un sur un long trajet, négociez une participation des frais (principe du co-voiturage). Si vous logez quelqu’un à titre gracieux, rien ne vous empêche de demander une participation aux frais généraux (eau, gaz, électricité).
4. Ne faites jamais plus de la moitié du chemin
Il est important que la personne aidée participe ou collabore de manière active au travail ou à la résolution du problème :
- elle maîtrise le contexte et les enjeux,
- elle est la première concernée,
- c’est à elle que reviendront les livrables.
5. Visez le retour à l’autonomie plutôt que l’assistanat
Dans la mesure du possible prenez du temps à l’accompagner dans le travail plutôt que de le faire à sa place. Le temps investi dans la formation de l’aidé(e) favorise, à terme, l’autonomie. A terme vous le (la) rendrez autonome mais encore vous n’aurez peut être pas à investir.
6. Restez humble et modeste
L’aidé(e) pourra vous remercier pour l’accompagnement et l’encouragement. Mais si vous avez su négocier participation active et contrepartie minime, il (elle) ne vous devra rien.
7. Faire appel à un expert peut rapporter gros
Il vous est déjà arrivé de faire appel au bénévolat d’une connaissance pour vous apercevoir au final que le travail réalisé n’est pas à la hauteur mais, de surcroît, de vous rendre compte que les réparations allaient vous coûter plus cher que le travail accompli par un professionnel.
Un ami m’a un jour coulé une dalle de béton. Celle-ci n’était pas de niveau, comportait d’énormes défauts et était pleine de bosses. Du coup, j’ai été contraint de louer un marteau-piqueur pour tout casser et embaucher un artisan pour refaire une dalle correcte. Coût final : béton de la première dalle, location d’un marteau-piqueur, achat des matériaux de la deuxième dalle, main d’oeuvre de l’artisan et en bonus la gêne vis-à-vis de mon ami.
Le retour sur investissement (ROI) dans un domaine non maîtrisé peut être résumé ainsi :
- un expert : 80% du résultat pour 20% de main-d’oeuvre
- soi-même : 20% du résultat pour 80% de votre énergie.
Loi de Carlson : une tâche effectuée en continu prends moins de temps qu’une tâche réalisée en plusieurs fois.