Réformer nos habitudes en douceur

Aspirer au changement

Nous avons tous envie de changement. Mais au moment de faire le grand saut c’est l’angoisse, la peur du vide, l’angoisse du néant qui nous immobilise.

Nous avons tous connu cette situation et il nous arrive plus souvent de nous arrêter ou de faire demi-tour… plus que de raison !

Notre éducation, notre environnement nous amène à pratiquer l’auto-censure, l’interdiction absolue sous peine d’être jugé comme un fou ou une personne déraisonnable.

Et pourtant…

  • Qui aurait pu prévoir l’élection de Trump ou de Macron ?
  • Qui aurait pu anticiper les bouleversements et les enjeux climatiques et environnementaux ?
  • Qui aurait pu croire au transhumanisme, à la physique quantique ou aux bienfaits de la méditation ?

Les avancées scientifiques dans de nombreux domaines nous invitent à être modestes face aux questions qui se posent encore à nous (physique, neurosciences, biologie moléculaire,…).

Il est plus raisonnable de douter des raisons qui nous empêchent de changer (habitudes, croyances, peurs par exemple) que du contraire.

Pour ma part on m’a pris pour un fou quand j’ai annoncé :

  • que j’arrêtais de boire, de fumer et de manger de la viande,
  • que j’allais quitter un CDI après 6 ans de bons et loyaux services,
  • que j’irai à 5000 mètres d’altitude voir un monastère en Himalaya,
  • que j’allais me marier pour la seconde fois avec une jeune femme connue quelques mois auparavant.

J’ai rencontré 100 fois plus de personnes qui m’en croyaient incapables que de personnes qui me poussaient à vivre mes aspirations et mes envies.

« Avancer c’est faire deux pas en avant et un pas en arrière »

Personne ne dit que c’est facile et sans embûches mais une chose est sure : si vous y croyez, c’est possible. Ne vous jetez pas dans le vide. Donnez-vous tous les moyens de réussir. Mais par pitié, à un moment prenez la décision qui vous parait la plus juste pour vous (et pas la plus raisonnable pour les autres).

Le seul moyen de s’émanciper des mauvaises habitudes est de les remplacer par de nouvelles, libératrices et émancipatrices.

Cela nécessite de la discipline et un courage certain à la pratique de l’exercice mais personne n’a dit que c’était facile.

Qu’il s’agisse d’un pas de géant ou de la pratique des petits pas, l’important est d’avancer et de vérifier si vous aviez raison ou si vous n’avez pas échoué faute de courage.

Réussite = Compétence x Effort

réussite

La réussite selon Martin Seligman tiendrait dans l’équation suivante :

réussite = compétence x effort

Une compétence peut être définie comme la mobilisation d’un ensemble de ressources diversifiées internes (connaissances, capacités, habiletés) et externes (documents, outils, personnes) renvoyant à la complexité de la tâche et au caractère global et transversal celle-ci.

Les compétences dans la réussite

Il existe deux types de compétences :

La compétence consciente.

À force d’essayer, de s’exercer nous commençons à maîtriser cette nouvelle compétence, mais cela nous demande toujours une concentration pour réaliser la tâche. Nous avons appris, nous savons la réaliser, mais nous sommes attentif à la manière de la pratiquer. Nous répétons la tâche étape après étape en analysant, en déterminant comment la réaliser.

La compétence inconsciente

A force de répétition, d’intégration de la pratique de la tâche, nous n’avons plus besoin d’y penser. Notre esprit peut être occupé à d’autres actions pendant que nous réalisons machinalement cette tâche.

Typiquement, il s’agit de la conduite automobile. Au début nous sommes concentrés sur toutes les actions à mener : ceinture de sécurité, rétroviseurs, clignotant, etc.

A force d’habitude, nous finissons par réaliser cela automatiquement et parfois sans nous en rendre compte.

La pratique de la tâche est tellement ancrée à force de répétition que votre cerveau est capable de la réaliser sans que vous y pensiez.

L’automatisme et la lenteur

La composante essentielle de la compétence est par conséquent la quantité d’actions que vous pourrez mener automatiquement. On peut donc gagner du temps en améliorant notre vitesse d’exécution. En les transformant en automatismes.

Plus vous aurez d’automatismes, plus vous pourrez consacrer du temps à la lenteur.

Que ce soient dans les fonctions intellectuelles ou exécutives, il est des actions qui nécessitent du temps et de l’intégration.

Exemple : Si vous lisez un article scientifique en diagonale vous risquez de simplifier le propos et par conséquent de passer à côté de l’essentiel.

Certaines tâches demandent du temps :

  • La créativité
  • La planification
  • Le perfectionnement
  • La vérification des erreurs

La troisième composante de la compétence est déterminée par le taux d’apprentissage. C’est notre capacité à apprendre de nouveaux domaines de compétences, à les assimiler et à les intégrer.

Pour Martin Seligman la réussite s’appuie sur :

  • La vitesse : plus la part des automatismes est grande, mieux on connaît une tâche,
  • La lenteur : plus nombreux sont les automatismes, plus on peut consacrer de temps à certaines fonctions exécutives et intellectuelles,
  • Le taux d’apprentissage : les aptitudes à développer sa vitesse mentale laisse du temps aux processus exécutifs lents.

Un chemin à parcourir

La réussite est aussi une distance à parcourir entre deux points : le point de départ et le point d’arrivée. Tout comme la distance, la réussite tient compte de la vitesse et du temps : distance = vitesse x temps. En effet, un effort considérable pourrait compenser une compétence modeste. C’est le principe de la réussite sociale.

L’effort peut être défini comme la quantité de temps et d’énergie consacrés à une tâche.

Exemple : « un pianiste de niveau mondial totalise 10 000 heures d’entraînement quand il arrive à 20 ans, à rapprocher des 5 000 heures du pianiste de moindre niveau. »

L’autodiscipline

Elle est un facteur déterminant de la réussite.

« L’autodiscipline est le trait de caractère qui génère la pratique volontaire. C’est le sacrifice du plaisir à court terme au profit d’un avantage à long terme. »

De nombreuses études ont démontré que les enfants capables de résister au plaisir immédiat au profit d’une récompense future plus importante (autodiscipline) réussissent mieux dans la vie personnelle et professionnelle.

Etude Stanford réalisée 400 fois.

La détermination et le courage

Pour Angela Duckworth (Grit : The Power of Passion and Perseverance), la détermination serait la conjugaison de la persévérance et de la passion.

Lui seul permet d’atteindre des objectifs à long terme – un trait de caractère selon elle plus indispensable à la réussite que ce qu’on a l’habitude d’appeler le talent, et qu’il serait heureusement possible de cultiver.

Un minimum d’autodiscipline amène à de très bons résultats.

La réalisation extraordinaire tiendrait donc dans la détermination et dans la capacité à persévérer à l’extrême.

Grit, c’est couramment en anglais le courage, l’énergie, le cran. C’est l’aptitude nécessaire pour atteindre la marche de la victoire.

La mentalité de croissance serait la source d’une mentalité de gagnant : pour Carole Dweck la capacité à apprendre n’est pas figée. Elle peut se développer avec l’effort et persévérer si l’apprenant ne considère pas l’échec comme une condition permanente. Nous devons être prêt à échouer, à avoir tort, à recommencer en tenant compte de nos erreurs.

D’après le livre de Martin Seligman, S’épanouir, Editions Belfond.