Retrouver ses désirs profonds

prendre soin de soi

Retrouver ses désirs profonds, retrouver son intériorité n’est pas un combat vain.

Il est des moments clés de notre existence durant lesquels nous sentons que nous ne faisons bien souvent que nous adapter aux exigences du monde extérieur. Comme si nous avions perdu un peu (ou beaucoup) de notre « lumière intérieure ». Nous ne réalisons, au quotidien, ce que l’on attend de nous (travail, amis, famille, etc.). Nous nous sentons de plus en plus écartelés à travers des injonctions, des demandes, des devoirs contradictoires. Nous devenons ternes et finissons par nous poser la question de savoir si nous n’avons pas fini par nous perdre.

Nous pouvons être amenés nous demander si nous sommes resté(e) fidèle à ce que nous sommes, à ce que nous croyons foncièrement.

Nous finissons par nous dire qu’il est temps de changer quelque chose, qu’il s’agisse d’un petit changement ou d’une crise que l’on croit passagère (crise de la quarantaine par exemple).

Certains vont provoquer la rupture, d’autres vont opérer des réconciliations.

Certains vont prendre de grandes décisions, d’autres vont s’accommoder de petits changements.

La tentation peut être grande de ne rien faire, de se laisser porter par le courant du politiquement correct, de la raison, quitte à y laisser une partie de soi. Il sera toujours des « âmes charitables et raisonnables » pour vous ramener sur le droit chemin.

Savoir s’écouter, apprendre à prendre de soin de son enfant intérieur, être en quête de soi n’est pas un chemin facile. Il nécessite souvent un engagement fort, du courage, un esprit téméraire.

Il n’est pas question ici d’inciter au changement à tout prix, car le changement a un prix. Il s’agit d’être convaincu que nous faisons souvent sans nous en rendre compte notre propre malheur.

Quelques outils

  • Faites des projets,
  • Mettez sur papier vos qualités, vos défauts et ce que vous souhaitez changer,
  • Fixez-vous des échéances, un timing,
  • Soyez créatif ! Projetez-vous dans votre futur avec le sentiment, les émotions que vous pourriez ressentir à ce moment là. Visualisez vos rêves

Le changement : contrainte ou implication ?

businessman

Le changement est souvent imposé par des contraintes extérieures. Des forces contraires se mettent alors en route : frein au changement, transformation du système de représentations et de relations, recherche de sens.

Changement ou processus de changement ?

Pourtant, tout est changement. Il conviendrait de parler de processus de changement pour expliquer « le passage d’un état A à un état B ». Le changement est « à analyser dans le moment du passage et non  de manière statique ». (Alter)

Le changement est déterminé par la capacité des différents acteurs à se mobiliser pour ajuster, coopérer, expérimenter et transformer les actions en lieu et place des blocages ou des freins.

Le changement s’opère souvent par la contrainte ou la domination. Il offre l’opportunité de désigner un bouc émissaire, un adversaire stigmatisé comme le mal absolu, l’empêcheur de tourner en rond… La contrainte ne fonctionne pas toujours cependant même si de nombreux dirigeants ont fondé leur action sur l’expérience de Milgram par exemple (résistance ou désobéissance à l’autorité par ex.).

C’est oublier la propension des acteurs à coopérer au-delà des intérêts individuels à condition que leur action ait du sens.

Le changement se situe donc à l’intersection entre les contraintes environnementales, les institutions et les acteurs. Le sens que l’on donne à notre action et l’attitude face aux décisions est donc la clé de voûte du changement.

Il convient donc de gérer le paradoxe managérial qui invite d’un côté à une plus grande autonomie et qui empêche d’un autre côté d’intervenir dans la décision (note de service, injonction, stratégie,…).

Comment dans ces conditions inspirer l’engagement et la motivation ?

Contrainte / soumission vs Implication / acceptation

Pour certains c’est « exit ou loyalty » (Hirschman, 1973) que l’on peut traduire par :

  • loyauté ou « la porte »
  • marche ou « crève ».

Pour eux, l’ordre et la domination sont supérieurs au conflit et au changement.

Pour ces managers autoritaires il sera toujours plus aisé de contraindre plutôt que d’impliquer, d’inciter, d’inspirer ou d’influencer.

Pour d’autres, la légitimité des décisions prises et l’autonomie des acteurs doit pouvoir s’exprimer pour donner du sens. La capacité d’action basée sur le quadrilatère : représentations, règles, interaction et sens, doit être réelle :

  • comprendre la logique,
  • donner un sens au travail,
  • expérimenter,
  • négocier ou intégrer,
  • modifier ou ajuster.

Il n’y a que peu de changements durables sans implication, sans une démarche inductive déductive. Réduire les agents au simple rang d’exécutants passifs est un leurre car la nature humaine a une capacité de contournement, de l’esquive, de neutralisation et de résistances impressionnantes.

Le management par la peur et la contrainte sont à mon sens contre-productifs car peu favorables à la conduite du changement et au développement de l’innovation.

« Ce sont les personnes qui reçoivent les ordres qui décident si cet ordre fait autorité ou non, et non pas les personnes en position d’autorité ou celles qui émettent les ordres » Sociologie du changement, Philippe Bernoux

En d’autres termes la notion d’autorité dépends plus de celui qui la subit que de celui qui l’émet. L’autorité ne fait de sens que si elle est acceptée (légitimité de l’émetteur, caractère objectif du message)

Avec l’appui du livre de Philippe Bernoux : sociologie du changement

Se libérer du passé favorise la confiance en soi

conscience de soi

La confiance en soi peut être entravée par le poids du passé : enfance, traumas, répétitions, comportements inadéquats, fardeau familial.

Le doute et la cogitation : un lourd dialogue intérieur

Le doute n’est pas malsain. Les gens les plus inquiétants sont certainement ceux qui ne doutent jamais.

Il introduit une temporalité qui évite à notre cerveau émotionnel l’impulsivité, la décision hâtive.

Le cerveau cortical (raison, réflexion) permet de peser le pour et le contre, puis de passer à l’action.

Il n’est pas question de prendre des décisions hâtives sans réflexion préalable.

L’action est un mot-clé dans la confiance en soi. Elle doit être réfléchie, tempérée et posée.

Le cerveau émotionnel serait l’accélérateur et le cerveau cortical le limitateur de vitesse.

Un savant dosage basé sur la réflexion.

La voix critique intérieure (infantile) est souvent un frein à l’action. Cette petite voix qui nous renvoie un message négatif et qui vient de l’enfance.

Pour reprendre confiance en soi il faut arrêter le flot de la cogitation.

Quelques pistes :

  • Se parler comme à notre meilleur(e) ami(e),
  • Reconsidérer les critiques des parents et leur injonction,
  • Créer son propre système de références (échelle de valeurs, système de croyances),
  • Utiliser la méthode des petits pas pour valoriser chaque action menée et ne pas se décourager,
  • Fêter les échecs comme les réussites,
  • Sortir, éviter de rester enfermé,
  • Lister ses réussites,
  • Interviewer des personnes de confiance,
  • Avoir une bonne hygiène de vie
  • Remettre le passé à sa place.

Accepter de changer (conscience de soi)

Il faut donc parfois se libérer du passé pour se construire un avenir.

Constat

  1. Nous avons tous été enfants.

  2. Nous avons tous vécu des traumatismes plus ou moins graves qui entravent notre liberté d’action. Un traumatisme est un événement qui échappe à la représentation :

  • des scénarios répétitifs : état du moi enfant que nous interprétons comme la réalité (l’enfant intimidé, va crier plus fort que les autres),

  • des secrets de famille : zones d’ombre de la mémoire familiale,

  • des traces dans le corps : passé qui s’actualise en devenant plus conscient des traumas.

Le langage, vecteur de communication peut parfois libérer de ces traumas.

La résilience désigne «  la capacité d’un organisme à retrouver ses propriétés initiales« .

Elle est donc utilisée ici comme une métaphore : nous jouons tous des jeux de rôles, des jeux relationnels et collons des étiquettes car ce sont des mécanismes de défense.

Ils peuvent parfois être réducteurs, mensongers voire abusifs.

  • Identifiez ces prisons dorées, ces étiquettes réductrices : la fatigue chronique, la répétition de rencontres malheureuses, la colère ou le manque d’estime de soi indiquent que notre être profond désire ardemment être libéré de sa prison. Conseil : pratiquez des exercices de respiration (méditation pleine conscience) pour favoriser la prise de distance aux émotions et aux jugements.

  • Démasquez vos besoins inconscients : listez les avantages et les inconvénients que votre rôle ou votre étiquette vous procurent. Quels besoins sont satisfaits et lesquels sont refoulés ?

  • Dialoguez avec vous-même et vos représentations : cet exercice à pour but de vous aider à remplacer des comportements problématiques par d’autres plus constructifs.

Définitions :
  • Rôle : comportement attendu, costume que nous portons enfant et dont n’arrivons pas à nous défaire, cercle sauveur-bourreau-victime.
  • Étiquette : attribut que nous affectons (rigolo(te), intello,…).

Quelques méthodes de facilitation du changement

  1. La psychogénéalogie
  2. la psychanalyse
  3. l’EMDR
  4. la thérapie d’acceptation et d’engagement.

Le poids des ancêtres

Les traditions familiales remontent à la nuit des temps. Elles se traduisent par des croyances, des schémas, des histoires qui se répètent. Nous sommes souvent la représentation de notre famille :

  • le fils (la fille) de,
  • fils de boucher deviendra boucher,
  • on a toujours fait comme ça dans la famille,
  • on est têtu de père en fils.

Tout ceci se traduit par des loyautés familiales, des caractères héréditaires, des us et coutumes, des traditions ancestrales qui peuvent nous entraver. Des événements familiaux qui n’ont été ni compris, ni acceptés peuvent mettre les descendants au défi :

« Que ce soit sous la forme d’un symptôme physique ou psychique, ou qu’ils aient la sensation d’être parasités par la souffrance d’un autre, ils se retrouvent captif d’un lien au passé, de croyances ou d’interdits les empêchant de trouver leur place dans le présent. » Juliette Allais, Guérir sa famille (Eyrolles)

Plus étonnant, le poids de nos ancêtres, de leur histoire peut engendrer des loyautés, des répétitions, des fardeaux que nous portons sans comprendre qu’ils ne sont pas les nôtres. Il convient de retracer l’arbre de son histoire familiale pour trouver notre place et déterminer ce qui nous appartient vraiment.

Les secrets, les interdits, les loyautés peuvent être tenaces.

Quelques outils :

  • les constellations familiales,
  • la psychogénéalogie,
  • l’analyse transgénérationnelle.

Les répétitions dramatiques

Quelque fois nous vivons des déshérences, des désillusions, des drames à répétition sans que l’on puisse ne trouver l’origine ou les verbaliser.

La psychanalyse, malgré son caractère laborieux et coûteux, peut parfois contribuer au changement. Pas après pas.

Les traumatismes bloquants

L’information traumatique est bloquée dans le système limbique, risquant de se désactiver au moindre signal (son, odeur, image, émotion,…). En faisant bouger nos yeux, l’EMDR (eye movement desensitization and reprocessing) stimule un processus naturel d’intégration neuroémotionnelle.

« Les résultats sont immédiats : une fois l’événement retraité, on se le rappelle mais on ne souffre plus.  » (Isabelle Meignant).

Témoignage : Je suis très cartésien mais j’ai tenté l’EMDR et je dois avouer que c’est assez troublant. J’ai pu faire remonter à la surface des scènes du passé que je n’aurais pas imaginé pouvoir revivre un jour. La scène est cependant vécue sans les affects que nous pourrions ressentir.

Nos comportements devenus inadéquats

« Les événements de la vie et les émotions sont comme des vagues. Si je lutte, je bois la tasse. » Si j’essaye de comprendre ce qu’est la vague je pourrai surfer plus facilement. Rester à la surface (Jean-Christophe Seznec)

L’ACT (Acceptance and commitment therapy) nous propose d’accueillir ce qui se présente et de surfer pour nous rapprocher de nos valeurs.

« Pour cela nous musclons notre intuition, notre flexibilité psychologique et notre capacité à faire des choix. »

4 étapes :

  1. observer,
  2. accueillir,
  3. négocier,
  4. s’engager.

Observez et accueillez ce que vous vivez. Sans jugement, sans étiquette :  ne vous laissez pas emporter par vos ressentis (difficultés à respirer, accélération du rythme cardiaque, tremblements,…), par vos émotions (colère, angoisse, fuite,…) ou par vos pensées (quel salaud, je suis nul(e),…).

Remplacer les « il faut », « je dois » par « je choisis »

Négociez : réfléchissez au comportement qui serait le plus adapté à la situation (pour rester la tête hors de l’eau en quelque sorte).

Enfin, engagez-vous car c’est l’énergie de l’action qui nous fait avancer.

Le pouvoir des rituels

Parfois, parler ne suffit pas. Aussi troublant que ça puisse paraître, les actes symboliques peuvent traiter des maux enfouis dans l’inconscient.

Selon le cas, les rituels thérapeutiques peuvent prendre diverses formes :

  • écrire une lettre, la lire à voix haute en s’adressant à l’intéressé et la brûler,
  • revêtir une peau de bête (dans certaines tribus),
  • manger quelques grammes de terre d’origine,
  • remplir une valise d’objets signifiants et nous en débarrasser chez celui qui nous a maltraité,
  • réduire la photo d’une personne à une taille infime et la poser aux côtés d’un poster de soi pour impressionner l’inconscient,
  • couper une ficelle représentant l’attachement à une personne,
  • dessiner les deux acteurs et découper cette feuille pour signifier le détachement,…

Plus qu’une simple tâche, le rituel thérapeutique est un processus unique ou répétitif destiné à symboliser un acte, une action, une libération.

Que risquez-vous à essayer ? Au mieux qu’il traite l’inconscient tout comme un placebo le ferait sur une maladie ?